vendredi 9 janvier 2015

Je suis Charlie: reprendre son souffle ...

Depuis mercredi, c'est l'horreur totale. Je me suis tout de suite sentie touchée en tant que journaliste puis maintenant c'est la maman que je suis qui a peur. Je ne panique pas, non, mais je suis pessimiste quand je vois ce qui se passe. Ce qui se passe, c'est ce que j'ai toujours craint! J'oscille entre tristesse et désarroi, entre envie de rester branchée sur les chaînes info pour savoir ce qui se passe ou couper la télé et les réseaux sociaux pour faire l'autruche et éviter d'avoir mal. Sauf que ça ne me ressemblerait pas...

La journaliste que je suis doit continuer de s'informer et faire face, même si c'est pas facile. Et la maman que je suis doit poursuivre sa réflexion sur ce qui m'a toujours animée : nos enfants sont porteurs d'espoir et demain, peut-être que Basile trouvera un vaccin au sida pendant que Camille recevra le prix Nobel de la paix! Je rêve, on est d'accord, mais si on a fait deux enfants, c'est pas pour rien : c'est en ayant en permanence en tête l'idée que peut-être ils contribueront à rendre ce monde moins bête et méchant !

J'ai envie d'y croire et je peine à trouver les mots justes pour l'instant parce que tout ça est terriblement violent, sans doute trop pour ma sensibilité... Alors ce soir, j'ai une pensée énorme pour mes collègues journalistes qui sont au taquet quoi qu'il arrive, je les admire. Je pense aussi aux services de police qui ont fait preuve d'un courage et d'un sang-froid inouïs ces dernières heures. Je pense enfin et évidemment aux famille de toutes ces victimes qui sont de véritables héros ... Les blessés et les témoins sont aussi dans mes pensées parce qu'il va falloir qu'ils vivent avec tout ça désormais. J'espère juste que c'est fini et que demain, on reverra sur nos fils d'actu Facebook des amoureux qui s'embrassent, des enfants qui sourient, des gens qui ont envie de rire, même si rien ne sera plus jamais comme avant.

Et attendant que le monde reprenne son souffle, dimanche, j'irai marcher à Bruxelles contre la haine et pour la liberté d'expression avec mon mari et nos enfants... Parce que ce sont ces valeurs-la que j'ai envie de leur apprendre, et parce que c'est un petit geste hautement symbolique et important pour moi que d'affirmer que j'exècre la haine et l'extrémisme...

1 commentaire:

  1. Je trouve que ton texte est très bien écrit, Gwendeline.

    Tout en ayant un peu peur du monde que ce genre d'évènements leur laisseront, j'ai aussi envie de croire que nos enfants réussiront à le rendre plus joli qu'on ne le connait maintenant, plus tolérant qu'on ne le connait maintenant, plus agréable qu'on ne le connait maintenant !
    Mais avant cela, j'espère que nous aurons déjà pu faire un bout de chemin pour le rendre comme ça. En réussissant par exemple, comme tu le suggères, d'imposer à nouveau l'humour et la légèreté sur nos réseaux sociaux. Pas pour oublier, pas pour faire comme si rien ne s'était pas passé. Non, simplement parce qu'il n'y aura rien de plus important ou de plus grave à publier, à commenter, à juger peut-être, à regretter...
    Soyons positifs autant qu'il est possible de l'être !...

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